UNE REFORME NECESSAIRE

Publié le par Bordeaux Avance

Le parti socialiste a commencé sa rénovation. Cette rénovation s’organise dans l’antichambre de la rue de Solférino, mais aussi dans les sections, sur le terrain. Nous sommes nombreux à vouloir faire évoluer ce parti afin qu’il s’inscrive dans la société actuelle, et cela sans renier le passé et sans oublier tout ce que nos aînés ont déjà accompli.
Deux articles ont retenu mon attention : l’un, écrit par Henri Weber, député européen, « Pour transformer le PS en parti réformiste moderne » (Libération du 3 octobre), l’autre, par Antony Giddens, sociologue britannique, auteur de La 3e Voie« La gauche française doit s’adapter à l’âge global » (Le Monde 2 du 6 octobre).
 
Les auteurs, chacun à leur manière, s’y attachent, pour l’un, à décrire les nécessaires changements à apporter au sein de l’appareil socialiste et, pour l’autre, à décrire les réformes incontournables de l’idéologie socialiste. Dans les deux cas, ces remises en question sont indispensables pour rétablir le dialogue entre les Français et le PS.
Le socialisme français doit s’adapter au monde actuel, chasser ses vieux démons pour être entendu de la population. Il est quand même parfaitement anormal, que les classes populaires n’aient pas trouvé d’autre réponse à leur angoisse de l’avenir (globalisation des marchés, individualisme forcené, délocalisations des industries dues à l’émergence de pays en voie de développement, etc.) que le vote Sarkozy.
 
Nous sommes dans une société marchande à dimension internationale. C’est ainsi, la consommation reste et restera le moteur des économies mondiales. Il s’agit d’un constat, il est planétaire et il va s’accentuer avec l’arrivée massive des Chinois sur le marché. Il est toujours possible de le nier, de pratiquer la politique de l’autruche et de penser que la politique peut infléchir cette situation. Je ne fais pas partie de ceux qui pensent cela, mais je ne baisse pas les bras pour autant. Nous devons adapter notre idéologie, nos programmes à ce monde difficile, afin de le rendre plus acceptable par tous. N’ayons pas peur des mots entreprendre, profit (ou : bénéfice), chef d’entreprise. C’est au travers de l’entreprise que chaque Français peut s’épanouir, c’est le lien social, c’est le moteur de la consommation et c’est la réalisation de chacun. Soyons pragmatiques, exigeants, et l’idée du « donnant-donnant », développée par notre candidate durant sa campagne, me semble parfaitement adaptée et traduit le fait que l’assistanat n’est pas une valeur de gauche.
 
Un choix de société doit s’imposer aux Français :
 
  • Une société ultralibérale, où l’autre n’existe plus, où l’égoïsme domine, où la réussite personnelle se fait au détriment de la collectivité, bref, une jungle moderne où chacun défend son pré carré.
 
  • Une société en marche, réaliste, centrée sur le travail et l’intérêt collectif, qui aurait pour devise : « C’est ensemble que l’on avance et non les uns contre les autres ».
 
Nous devons travailler ensemble, de la base au plus haut niveau, pour expliquer ce que nous pouvons apporter à nos concitoyens, en respectant les valeurs du socialisme : capacité des hommes à agir sur le cours de l’histoire, construction d’une société de droit, promotion de l’égalité des chances, réduction des inégalités. Rien de tout cela n’est utopique, et c’est avec pragmatisme, réalisme que nous arriverons à changer cette société aujourd’hui à la dérive, où l’autre est considéré comme une menace, un ennemi potentiel.

Valérie Chazeau

Publié dans Editorial

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R
Tout à fait d'accord avec Gilb! <br /> D'autre part il est évident que l'entreprise, y compris les administrations publiques, devient pour beaucoup de salariés un endroit assez malsain. Les cas relatés dans les médias ce dernier temps de harcèlement moral, de stress poussant au suicide sont éloquents! Ayant eu dans ma vie active quelques responsabilités syndicales dans une organisation internationale (!), j'ai pu observer le changement du style de management (autrement dit: de la gestion des "ressources humaines", terme que je déteste car une personne n'est pour moi pas une "ressource" comme le sont les ressources financières et budgétaires... mais cette terminologie en dit long!). La méthode de fixation d'objectifs et d'évaluation qui nous est venue de nos chers amis anglosaxons, met une pression de plus en plus forte sur les salariés de tous les niveaux. On mesure la productivité selon la culture du résultat, quel que soit le coût humain. Le sarkozysme flamboyant reflète cette façon de concevoir le monde du travail par des quotas d'expulsion et les préfets qui n'obtiennent pas les résultats chiffrés imposés sont convoqués comme des mauvais élèves. <br /> Quelle société inhumaine qui se désigne de plus en plus!<br /> Mais souvenez vous: Charlie Chaplin l'avait déjà bien prévu dans son film "Les temps modernes"...
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G
Eh ben si mon cher cornier l 'entreprise peut être un facteur d'épanouissement .... si vous avez eu l'éducation et la formation....<br /> Pour avoir eu durant ma vie plusieurs expériences professionnelles, je peux vous dire que l'entreprise peut vous apporter l'épanouissement ou vous broyer .La différence entre les deux ? les rapports humains entre employeur et employé .... Les hommes mon cher cornier ... les hommes ....voilà les responsables !!!!!
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C
je ne pense pas que l'entreprise soit un facteur d'épanouissement personnel. L'entreprise peux broyer des villes ,des personnes, des familles. C'est l'education et la formation tout au long d'un parcours professionel sécurisé qui peut-être facteur d'épanouissement. L'entreprise ne s'interesse à moi que si je peux lui apporter un savoir.
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