Noel est toujours plein de surprises… finalement il faut peut être y croire…aux pères Noel !

Publié le par Bordeaux Avance




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J’ai donc voulu parfaire ma culture socialiste et en flânant dans les magasins, je me suis une fois de plus arrêtée à la Machine à Lire, où de nombreux trésors dorment sur les présentoirs de ce lieu magique… Mon œil fut attiré par « l’anthologie sonore du socialisme ». Après avoir écouté l’Internationale, (forcément), une voix m’a captivée, celle de Léon Blum (le fameux). Son intervention commence par « De quoi est né le socialisme », je ne résiste pas au plaisir de vous laisser découvrir la suite…

 
« De la révolte de tous ces sentiments blessés par la vie, méconnus par la société. Le socialisme est né de la conscience de l'égalité humaine, alors que la société où nous vivons est toute entière fondée sur le privilège. Il est né de la compassion et de la colère que suscitent en tout cœur honnête ces spectacles intolérables : la misère, le chômage, le froid, la faim, alors que la terre, comme l'a dit un poète, produit assez de pain pour nourrir tous les enfants des hommes, alors que la subsistance et le bien-être de chaque créature vivante devraient être assurés par son travail, alors que la vie de chaque homme devrait être garantie par tous les autres. Il est né du contraste, à la fois scandaleux et désolant, entre le faste des uns et le dénuement des autres, entre le labeur accablant et la paresse insolente. Il n'est pas, comme on l'a dit tant de fois, le produit de l'envie, qui est le plus bas des mobiles humains, mais de la justice et de la pitié, qui sont les plus nobles.
Je n'entends pas soutenir, vous le comprenez bien, que tous les sentiments généreux et désintéressés de l'âme humaine ne se sont manifestés dans le monde qu'avec les doctrines socialistes. Ils sont plus anciens, s'ils ne sont pas éternels. L'instinct de justice, de solidarité, de moralité humaine qui trouve aujourd'hui son expression dans le socialisme a, tout le long de l'histoire, revêtu d'autres formes et porté d'autres noms. C'est cet instinct qui a fait la force des religions modernes, puisque toutes, à leur naissance, dans leur première phase de prosélytisme populaire, se sont tour à tour adressées à lui. Un encyclopédiste du XVIIIe siècle, un jacobin de la Convention, un démocrate de 1830 étaient probablement mus par les mêmes sentiments qui font aujourd'hui le ressort et la force vive de notre action. Mais - là est le point essentiel - la foi socialiste est la seule forme de cet instinct universel qui réponde exactement aux conditions actuelles de la vie sociale, de la vie économique. Toutes les autres ont été dépassées par le cours des temps. Toutes les autres sont discordantes et retardataires. Que ceux qui s'y obstinaient de bonne foi le comprennent et viennent à nous.
Le socialisme est donc une morale et presque une religion, autant qu'une doctrine. Il est, je le répète, l'application exacte à l'état présent de la société de ces sentiments généraux et universels sur lesquels les morales et les religions se sont successivement fondées. Sa doctrine est économique plutôt que politique. Pourquoi ? Parce que l'analyse de l'histoire - analyse que chacun de nous peut vérifier et confirmer par son expérience quotidienne - établit précisément que les faits économiques, c'est-à-dire les formes de la propriété, les phénomènes de production, d'échange et de distribution de denrées, dominent de plus en plus l'évolution des sociétés modernes, gouvernent de plus en plus leurs institutions et leurs rapports politiques. Sa doctrine a pour principe initial ce qu'on appelle la lutte des classes. Pourquoi ? Parce qu'en effet, le caractère essentiel des sociétés modernes, considérées du point de vue économique, est la division progressive en deux classes des individus qui les composent : d'une part, les possédants, ceux qui détiennent le capital et les moyens de production créés par la nature ou par le labeur accumulé des siècles ; d'autre part, les prolétaires, ceux dont la propriété consiste uniquement dans leur force personnelle de travail, dans leur vie et dans leurs bras. Concentration progressive des capitaux et des instruments de travail entre les mains des possédants, accroissement progressif du nombre des prolétaires, tel est le trait dominant de l'évolution économique depuis un siècle et demi, c'est-à-dire depuis que la science a multiplié l'emprise des hommes sur les richesses et les puissances naturelles. Obligation impérieuse pour le prolétaire de travailler au service et au profit du capital, de devenir le salarié d'un patron, telle est la conséquence inéluctable de cette évolution. »
 
(Il n’est pas interdit de mettre ce texte entre les mains d’enfants…de 7 à 77 ans ils le comprendront…)
 
Tellement d’actualité tout cela !
Et la voilà qui nous rattrape, l’actualité avec l’interview de Yannick Noah, élu « français préféré des français ». Quel contraste, ces mêmes français, qui ont voté majoritairement pour Nicolas Sarkozy.
 
Je ne résiste pas à vous livrer quelques extraits de cette interview parue dans le JDD. J’avoue qu’elle m’a un peu réconfortée. Enfin une personnalité qui ose dire tout haut ce que beaucoup ont peur de dire tout bas. Il ne s’agit pas d’être pour ou contre quelqu’un, il s’agit simplement d’ouvrir les yeux et commencer par ne plus prendre pour argent comptant tout ce qui nous est distillé par des journaux malheureusement tellement fades, qui ont eux aussi perdu leurs valeurs premières : informer, ouvrir l’esprit et permettre à tous de se faire une opinion.
 
Extraits choisis (bien entendu !) :
 
« Vous étiez très engagé aux côtés de Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle. C'était un choix sincère ou d'abord anti-Sarkozy ?
Les deux. J'étais à la fois anti-Sarkozy et convaincu que Ségolène était le bon choix. Je le suis toujours, d'ailleurs. J'aime l'idée de partage, de s'occuper des plus démunis. Je me fous complètement des gens qui sont bourrés d'oseille, même si je le suis moi aussi. Mon plaisir, c'est de faire la différence pour quelqu'un d'autre, pas de ramasser autant que je peux pour empiler. "Grattez, prenez l'oseille !", jamais je n'ai parlé comme ça à mes enfants. Tu peux gagner très bien ta vie, mais par contre, partage! Etre de gauche, c'est ça, et je l'ai ressenti chez Ségolène et son équipe.

Comment jugez-vous l'action de Nicolas Sarkozy depuis six mois ?
Je n'ai pas encore rencontré quelqu'un qui m'a dit ce qu'il avait vraiment fait. Qu'est-ce qu'il y a eu à part un brouhaha et de la godille? Quels problèmes ont été réglés? Je ne veux même pas parler du côté diversion avec la mise en scène de sa vie privée, et tous les médias qui suivent. C'est le roi avec sa cour, et les courtisans se mettent à genoux. Mon grand-père m'a toujours dit: "Jamais tu ne t'abaisses, jamais tu ne manges dans la main de quelqu'un." Je préfère être à ma place qu'à celle de Doc Gynéco, non ?

Y a-t-il des choses qui vous ont choqué, par exemple...
(il coupe) Mais tout me choque ! L'attitude, le ton, l'arrogance me choquent. Le déballage de richesse, le cynisme me choquent. La désinformation me choque. Tout me choque, tout. Après, on peut analyser, les tests ADN, Khadafi... Et l'autre (Rama Yade) qui arrive trois jours après en disant que c'est un scandale. Mais tu fais quoi? Tu restes au gouvernement ou tu démissionnes parce que justement, c'est un scandale? Ben non, elle fait une première page du magazine de propagande et elle continue. Je ne suis même pas choqué, je suis juste dégoûté.
 
 
Je ne m’aventure pas trop loin, Yannick Noah n’est pas le Léon Blum du XXIème siècle, mais il a une véritable liberté de parole, un vrai sentiment de partage, un esprit socialiste.
 
Alors si, des hommes comme lui, peuvent à leur façon faire évoluer les mentalités et permettre à tous de réfléchir, de ne plus prendre de décision qu’au regard de ce qu’ils ont vu la veille à la télévision, alors nous avons encore des espoirs…. Les élections municipales vont certainement nous permettre une fois encore d’essayer de proposer une alternative à ce fatalisme ambiant. Il y a toujours quelque chose à faire pour faire avancer nos idées.
 
Valérie pour Bordeaux Avance

Publié dans National

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G
merci de ces très beaux textes. Et dire que Sarko a osé se référer à Blum...
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S
enfin une parole sensée <br /> la preuve que le franc parler et le courage sont encore à "la mode"
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