UN SAMEDI A BORDEAUX

Publié le par Bordeaux Avance

Manifestation "anti-écolo", samedi 29 septembre :
  manif1.jpg
Comme je l'avais envisagé, il y avait donc 6 personnes à l'heure et au lieu du rendez-vous. Mais, peu à peu, le groupe s'est étoffé pour atteindre finalement les 27, ce qui est une somme. Chacun portait sa petite pancarte, sauf ma sœur qui en avait deux, faute de bras en suffisance, et une banderole affichant fièrement « Mort aux ours polaires ! » ouvrait la marche. Le cortège, sous haute protection de la police, s'est donc dirigé vers le secteur Tourny-Grands Hommes, scandant des slogans tels que « Sau-vons les 4 x 4 ! », « Moins de ga- zon, plus de bé-ton ! », « Le re-cyclage, c'est de l'escla-vage ! »… Dans les rues étroites, la résonance des voix et le resserrement des troupes donnaient une impression de foule, à tel point que même les commerçants des boutiques de luxe avaient l'air intrigués. Plus loin, c'est précédé d'un motard que le cortège a trouvé le moyen de bloquer la circulation du cours Clemenceau pendant dix bonnes minutes... dis donc ! « Les vé-los, c'est pas beau ! », « Le gaz-ole, j’en ra- fole ! » « Les pist’ cy-clables, c’est pour les mi-nables ! ».
Place Gambetta, on sentait que la Préfecture, mesurant que la manifestation se présentait comme particulièrement agressive et dangereuse, avait fait les choses en grand : tout un côté de la place était occupé par une rangée de cars de CRS… « Plus de po-lice, moins d’éco-logistes ! » « A bas les pierres, vi-ve les fu-sils ! ».
Lorsque enfin nous abordâmes le point névralgique de l’affaire, c’est-à-dire les rues commerçantes de la Porte-Dijeaux et Sainte-Catherine, la pluie a commencé à tomber. (Décidément, le réchauffement de la planète, c’est de la foutaise !) « Tra-vail-ler plus pour con-som-mer plus ! » « Con-sommes et tais-toi ! ». Une dame, chargée de poches aux logos de grandes marques, s’est montrée très révoltée : « Oh non, Madame, je ne suis pas d’accord pour qu’on tue les ours polaires ! » Mais non, voyons, c’est de l’humour ! ! Et ma sœur de lui tendre un tract portant des slogans décalés suivis de l’adresse www.legrenelle.lalliance.fr  
La plupart des passants riaient en lisant les pancartes. La mienne commençait à dégouliner sérieusement « Les éoliennes, c’est que du vent ! ». J’aurais mieux fait d’écrire : « Les éoliennes, c’est que du pipi ! ». Elle s’est néanmoins révélée bien utile, puisque j’ai fini par m’en servir comme parapluie… Place Pey-Berland, point d’arrivée de la manifestation, nous étions tous trempés. Qu’allait-on faire des pancartes ? Les ranger sagement ou les laisser traîner négligemment, dans un dernier mouvement de pure non-écologie ?
En quittant la manifestation, j’ai soupiré en regardant ma sœur : « A quoi tout cela peut-il servir ? », « A rien, répondit le grand colibri, mais au moins, on aura essayé ! »
 
Véro, le petit colibri (mouillé)
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article